1959 – Rapport Gérard Garitte

 

Remise solennelle du Prix Francqui par
Sa Majesté Le Roi Baudouin
à la Fondation Universitaire le
19 juin 1959

Curriculum Vitae – Rapport du Jury – Discours


Gérard Garitte

Curriculum Vitae

(15/01/1914 – 27/08/1990)

Né à Houdeng-Goegnies, le 15 janvier 1914

Diplômes Universitaires :

Docteur en philosophie et lettres (philologie classique)

Fonctions :

Professeur ordinaire à la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université Catholique de Louvain : Orient chrétien ancien et médiéval, philologie byzantine

Curriculum vitae :

Aspirant du Fonds National de la Recherche Scientifique, 1939-1942
Chargé de recherches du Fonds National de la Recherche Scientifique, 1942-1944
Chercheur qualifié du Fonds National de la Recherche Scientifique, 1944-1946
Chargé de cours à l’Université Catholique de Louvain, 1946-1950
Professeur ordinaire, 1950

Distinctions scientifiques :

Lauréat du Concours universitaire, 1936
Lauréat du Concours des bourses de voyage du Gouvernement, 1936
Prix Francqui 1959
Membre de l’Institut Historique Belge de Rome, 1938-1946
Membre titulaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1969
 

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Rapport du Jury (4 avril 1959)

Considérant l’importance de la contribution apportée par Monsieur Gérard GARITTE, Professeur à l’Université Catholique de Louvain, dans le domaine de l’orientalisme chrétien,

considérant que, dans ce domaine, ses recherches sont aussi remarquables par leur méthode que par leur originalité,

considérant l’intérêt que les milieux scientifiques internationaux attachent aux travaux de Monsieur Gérard GARITTE,

décide de conférer le Prix Francqui 1959 à Monsieur le Professeur Gérard GARITTE.

Jury international dans lequel siégeaient :

Le Professeur W. von Wartburg
Professeur à l’Université de Bâle

                                                                               Président

Le Professeur A. de Buck
Professeur à l’Université de Leyde

Le Professeur F. Desonay
Professeur à l’Université de l’Etat à Liège

Le Professeur J. Dopp
Professeur à l’Université Catholique de Louvain

Le Chanoine R. Draguet
Professeur à l’Université Catholique de Louvain

Le Chanoine E. Drioton
Professeur au Collège de France, Paris

Le Professeur P. Lemerle
Professeur à l’Université de Paris

Le Professeur H.I. Marrou
Professeur à l’Université de Paris

Le Professeur C. Preaux
Professeur à l’Université Libre de Bruxelles

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Discours de Monsieur M. Solvay, Président de la Fondation Francqui

Sire,

Cette cérémonie à laquelle préside traditionnellement Votre Majesté – ainsi que n’ont cessé de le faire Leurs Majestés le Roi Albert et le Roi Léopold – emprunte toute sa valeur à la présence du Roi.

Ainsi donc, chaque année s’accroît notre dette de reconnaissance vis-à-vis de la Dynastie pour le bienveillant intérêt qu’Elle témoigne à notre Institution dans l’exercice de sa plus haute mission : l’octroi du Prix Francqui.

L’an dernier nous récompensions les mérites d’un homme de science qui s’était brillamment illustré en mathématiques et en physique.

Aujourd’hui, nous reconnaissons les contributions éclatantes que l’un des nôtres a apportées à l’étude de l’Orient Chrétien.

Des chercheurs qui travaillent un si difficile sujet doivent avant tout être des linguistes étonnants.

C’est le cas de Mr. Gérard GARITTE qui a été capable de s’assimiler le syriaque, l’arabe, l’arménien et le géorgien.

Il est, à cet égard, le digne successeur de l’illustre bollandiste Paul PEETERS.

Il ne nous appartient pas d’analyser ici l’oeuvre du Lauréat.

Contentons-nous de dire que la bibliographie de ses travaux est véritablement impressionnante.

Et rappelons aussi que déjà en 1950, alors qu’il n’était âgé que de 36 ans, la réputation de Mr. GARITTE était telle que, lorsque la « Library of Congress » de Washington envoya au Mont Sinaï une expédition scientifique chargée de microfilmer le plus grand nombre possible de manuscrits, c’est à lui – seul membre européen de l’expédition – que les organisateurs firent appel pour étudier les divers fonds orientaux.

Le Jury international que présidait le Professeur von WARTBURG, de l’Université de Bâle, nous a proposé la candidature de l’éminent jeune Professeur et notre Conseil a été unanime à lui reconnaître le Prix Francqui.

Si le Roi le veut bien, je prierai maintenant notre collègue, Mr. Jean Willems, de donner lecture du diplôme.

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Discours du Professeur Gérard Garitte

Sire,

Votre Majesté, en daignant me remettre personnellement le diplôme du Prix Francqui 1959, confère à cette cérémonie l’éclat le plus auguste qu’il est possible de lui donner.

La bienveillance manifestée en cette occasion par Votre Majesté suit une tradition particulièrement chère à la Dynastie.  Comme Votre Majesté le rappelait dans Son discours du 5 mai dernier au Palais des Académies, « la Dynastie, gardienne des valeurs nationales, n’a cessé de marquer un intérêt profond pour le progrès des sciences sous le double aspect de la recherche désintéressée et de ses applications économiques ».

Que Votre Majesté daigne agréer l’hommage de ma très respectueuse gratitude.

Sire, Monsieur le Président,

La décision du Conseil d’Administration de la Fondation Francqui de me conférer le Prix Francqui pour 1959 me fait titulaire d’une des plus hautes distinctions scientifiques qui se puissent obtenir dans notre pays.  J’apprécie infiniment l’honneur qui est fait ainsi à mes travaux, à mes spécialités et à mon Université.  Je veux vous exprimer, Monsieur le Président, à vous-même, aux membres de votre Conseil et à Monsieur le Directeur de la Fondation, avec un hommage ému à la mémoire de l’illustre fondation du Prix, mes sentiments de vive et sincère reconnaissance.

J’adresse mes meilleurs remerciements aux éminents savants, belges et étrangers, qui ont bien voulu faire partie du Jury constitué par le Conseil d’Administration, et qui ont estimé mes travaux dignes d’être couronnés.

Et comment pourrais-je oublier, en exprimant ma gratitude envers la Fondation Francqui, tout ce que je dois aux autres Fondations qui ont leur siège en cette maison de la rue d’Egmont ? Le titulaire du Prix Francqui 1959 est un représentant de ce qu’on pourra appeler, dans l’histoire de la recherche scientifique en Belgique, la « génération de la rue d’Egmont »; il est, au sens le plus propre du terme, un « alumnus » des Fondations scientifiques que dirige ici, avec tant de dévouement et de compétence, Mr. Jean WILLEMS; depuis son entrée à l’Université comme étudiant jusqu’aujourd’hui, toutes ses études et ses travaux ont été menés avec l’appui de ces Fondations et auraient été impossible sans elles.  C’est la Fondation Universitaire qui lui a fourni, par ses prêts d’études, les moyens matériels de faire des études supérieures.  C’est grâce à une bourse de voyage de la même Fondation Universitaire qu’il a pu faire son premier séjour d’études à l’étranger.  C’est le Fonds National de la Recherche Scientifique, créé à l’appel du Roi Albert, – il m’est agréable d’avoir l’honneur de le rappeler en l’auguste présence de Son Petit-Fils – c’est le Fonds National qui lui a permis de poursuivre pendant six années sa formation scientifique et d’accéder ainsi à l’enseignement universitaire.  Et c’est encore le Fonds National de la Recherche Scientifique qui, depuis, n’a cessé de mettre généreusement à sa disposition les moyens nécessaires pour ses travaux de recherche.

En cette circonstance solennelle, où j’ai le privilège et le plaisir de rendre un hommage particulier de gratitude à la Fondation Francqui, je suis heureux de pouvoir en même temps confesser la dette si lourde de reconnaissance qui me lie envers les autres Fondations de la rue d’Egmont.

Qu’il me soit permis, enfin, d’adresser à Son Excellence Monseigneur Van Waeyenbergh, Recteur Magnifique de l’Université Catholique de Louvain, l’expression de ma cordiale gratitude pour la bienveillance avec laquelle Son Excellence a toujours encouragé et facilité mes travaux et pour la formation scientifique que je dois à cette Université et à ses maîtres, spécialement à Monseigneur Lefort, que la maladie retient malheureusement aujourd’hui loin de nous.

Sire,

Daigne Votre Majesté agréer l’hommage très respectueux de ma profonde gratitude, et me permettre de remercier, en Son auguste présence, la Fondation Francqui, et aussi la Fondation Universitaire, le Fonds National de la Recherche Scientifique et l’Université Catholique de Louvain.

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