1952 – Rapport Florent Joseph Bureau

 

Remise solennelle du Prix Francqui par
Sa Majesté Le Roi Baudouin
à la Fondation Universitaire le
3 mai 1952

Curriculum Vitae – Rapport du Jury – Discours

Florent Joseph Bureau

Curriculum Vitae

(17/12/1906-1999)

Né à Jemeppe-sur-Sambre, le 17 décembre 1906

Diplômes universitaires :

Docteur en sciences physiques et mathématiques, Université de l’Etat à Liège, 1929
Agrégé de l’enseignement supérieur, Université de l’Etat à Liège, 1933

Fonctions :

Professeur ordinaire à la Faculté des Sciences de l’Université de l’Etat à Liège : analyse supérieure

Curriculum vitae :

Répétiteur à l’Université de l’Etat à Liège, 1932-1934
Chargé de cours, 1934-1938
Professeur ordinaire, 1938
Membre de la section Sciences mathématiques du Jury des Prix Louis Empain, 1948
Chief investigator, University of Chicago, 1953-1954
Visiting Professor and investigator, Duke University, 1955-1956
Visiting Professor, Delaware University, 1968
Membre de la Commission de mathématiques du Fonds National de la Recherche Scientifique, 1941; Président, 1965
Membre du Conseil d’administration du Centre Universitaire de l’Etat à Mons, 1965.

Distinctions scientifiques :

Lauréat du Concours des bourses de voyage du Gouvernement, 1929
Lauréat du Concours universitaire, 1930-1932
Prix des Amis de l’Université de Liège, 1934
Lauréat du Concours annuel de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1935
Prix A. De Potter, 1937
Prix Francqui, 1952
Fullbright Grantee, 1953
Membre titulaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1944; Directeur de la Classe des Sciences, 1953

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Rapport du Jury (19 avril 1952)

Considérant l’originalité de son esprit créateur,

considérant le succès de ses recherches sur les équations aux dérivées partielles,

considérant que ce succès repose sur l’étendue d’une culture allant de la géométrie algébrique et de la géométrie différentielle à la théorie des fonctions analytiques,

considérant les découvertes importantes que lui doit cette dernière théorie,

décide de conférer le Prix Francqui 1952 à Monsieur le Professeur Florent Joseph BUREAU.

Jury international dans lequel siégeaient :

Le Professeur P. Montel
Professeur à l’Université de Paris

                                                                          Président

Le Professeur H.B.G. Casimir
Professeur à l’Ecole Polytechnique de Delft

Le Professeur J. Leray
Professeur au Collège de France, Paris

Le Professeur I. Prigogine
Professeur à l’Université Libre de Bruxelles

Le Professeur C.G. Rossby
Professeur à l’Institut Météorologique de l’Université de Stockholm

Le Professeur A. Rutgers
Professeur à l’Université de l’Etat à Gand

Le Professeur P. Scherrer
Professeur à l’Ecole Polytechnique de Zürich

Le Professeur R. Sutcliffe
Assistant Director of Forecasting Research, Meteorological Office, Dunstable

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Discours du Baron Holvoet, Président de la Fondation Francqui

Sire,

La Fondation Francqui exprime à Votre Majesté sa profonde reconnaissance.

Le 17 juillet dernier, dans Son discours du Trône, Votre Majesté, fidèle aux traditions de la Dynastie, soulignait le souci qu’Elle aurait à soutenir les initiatives tendant au perfectionnement des recherches scientifiques.

C’est dans cette même pensée que le Roi Albert d’abord, le Roi Léopold III ensuite, ont daigné se rendre dans cette maison pour y remettre à leurs titulaires le Prix Francqui.

En reprenant aujourd’hui cette tradition, Votre Majesté donne à la recherhe scientifique un précieux encouragement : le zèle des chercheurs s’en trouvera ennobli et c’est avec une fierté d’autant plus légitime qu’ils poursuivront leurs travaux, toujours obscurs, parfois ingrats et souvent incompris, ils sont les précurseurs qui jalonnent la voie du progrès.

Le titulaire du Prix Francqui 1952 est M. Florent Bureau, Professeur à l’Université de Liège; âgé de 45 ans, il a pris une place marquante dans l’étude des hautes mathématiques, ce domaine fermé dont il a pénétré les secrets; son enseignement, ses conférences, ses publications lui ont acquis une réputation mondiale; un Jury international dans lequel siègeaient d’éminents savants venus de France, de Grande Bretagne, de Suède, de Suisse, des Pays-Bas, l’a proposé à notre Conseil : le prix lui a été décerné parce qu’il a apporté à la Science une contribution importante dont la valeur a augmenté le prestige de la Belgique.

S’il plaît au Roi, M. Willems va donner lecture du diplôme.

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Discours du Professeur Florent Bureau

Sire,

C’est un privilège insigne que d’avoir reçu des mains de Votre Majesté le diplôme de la très haute distinction académique qui vient de m’être conférée.

Je prie respectueusement le Roi de bien vouloir agréer l’hommage de ma très profonde reconnaissance.

Monsieur le Président,

Vous avez bien voulu, au nom du Conseil d’Administration de la Fondation Francqui, me féliciter en ce jour qui est pour moi un jour particulièrement mémorable dans ma carrière.

Je ne puis vous dire en termes adéquats combien j’ai été ému lorsque m’est parvenue la nouvelle de ce que d’illustres collègues venus de l’étranger se joindre à des collègues belges, avaient bien voulu distinguer mes travaux comme dignes d’être couronnés de la sorte.

A vous-même, Monsieur le Président, et à tous vos collègues, va l’expression de mes très vifs remerciements.

Ma pensée se porte aujourd’hui vers deux maîtres éminents de la mathématique belge; les Professeurs de la Vallée Poussin et De Donder qui ont consenti, sous leur signature commune, à me proposer au choix de votre Fondation; les sentiments qu’ils professent pour moi me sont garants de ce qu’ils doivent eux aussi, aujourd’hui, éprouver une grande joie.

Et je ne puis manquer d’évoquer le souvenir de ceux qui, avec une bienveillance qui ne s’est jamais démentie, ont contribué à ma formation, tant en Belgique qu’à l’étranger; c’est essentiellement grâce à eux que je puis croire aujourd’hui que j’ai servi utilement mon Pays.

Un nouveau lien vient aussi de se créer entre les Fondations scientifiques de la rue d’Egmont et moi-même.

Ce n’est pas d’hier que datent les relations que j’entretiens avec elles, et j’ose dire que dès le début de ma carrière, j’ai trouvé dans cette Maison les concours les plus éclairés.

La consécration qui m’est donnée aujourd’hui par la Fondation Francqui restera toujours pour moi un gage infiniment précieux.

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