1961 – Rapport Jules Duchesne

Remise solennelle du Prix Francqui
par Sa Majesté Le Roi Baudouin
à la Fondation Universitaire le 23 juin 1961

Curriculum Vitae – Rapport du Jury – Discours

Jules Duchesne

Curriculum Vitae

(02/12/1914 – 1969)

Né à Bruxelles, le 2 décembre 1914

Diplôme universitaires :

Docteur en sciences, Université Catholique de Louvain, 1937

Fonctions :

Professeur ordinaire à la Faculté des Sciences de l’Université Catholique de Louvain : chimie analytique, chimie minérale, spectrochimie, physicochmie de la combustion

Curriculum vitae :

Chargé de cours à l’Université Catholique de Louvain, 1944-1948
Professeur oridnaire, 1948
Membre du Groupe de travail de la Technologie avancée et de la Recherche spatiale du Conseil National de la Politique Scientifique, 1963
Membre de la Commission de Chimie-Physique, Electro-chimie du Fonds National de la Recherche Scientifique, 1963

Distinctions scientifiques :

Prix Jean Stas, 1937
Lauréat du Concours des bourses de voyage du Gouvernement, 1938
Bourse de voyage du British Council, 1939
Prix A. De Potter, 1949 et 1958
Lauréat du Concours annuel de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1951
Prix Francqui, 1961
Médaille Lavoisier de la Société de Chimie de France, 1961
Membre correspondant de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1962

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Rapport du Jury (8 avril 1961)

Considérant l’originalité et la portée des recherches du Professeur Adolphe VAN TIGGELEN, recherches à la fois théoriques et expérimentales dans le domaine de la cinétique chimique et en particulier de l’oxydation et de la combustion des mélanges gazeux,

considérant la valeur de ses recherches sur la nature et les propriétés des flammes,

considérant l’importance des résultats obtenus et le rayonnement international de ses travaux,

décide de conférer le Prix Francqui 1961 à Monsieur le Professeur Adophe VAN TIGGELEN

Jury International dans lequel siégeaient :

Le Professeur P. Laffite
Professeur à l’Université de Paris
                                                                         Président

et

Le Professeur D. Barbier
Membre du Comité de Direction de l’Institut d’Astrophysique de Paris

Le Professeur L.P. Bouckaert
Professeur à l’Université Catholique de Louvain

Le Professeur J. De Boer
Professeur à l’Université d’Amsterdam

Le Professeur L. D’Or
Professeur à l’Université de l’Etat à Liège

Le Professeur R. Mazet
Directeur scientifique à l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales, Paris

Le Professeur Sir. H. Melville
Secrétaire du Department of Scientific and Industrial Research, Londres

Le Professeur I. Prigogine
Professeur à l’Université Libre de Bruxelles

Le Professeur P. Swings
Professeur à l’Université de l’Etat à Liège

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Discours de Monsieur Solvay, Président de la Fondation Francqui

Sire,

L’an dernier, en raison de circonstances exceptionnelles et dont chacun a compris la légitime portée, le Roi ne s’est pas trouvé en mesure de présider à la remise du Prix Francqui au Professeur de Duve.

Le Souverain a tenu, aussitôt que les affaires de l’Etat de Lui ont permis, à renouer avec une tradition à laquelle la Dynastie n’a pas cessé d’être fidèle.

Au nom de mes collègues membres du Conseil d’Administration, au nom de tous ceux qui ont le privilège d’assister à cette séance dont l’intimité n’exclut pas la grandeur, au nom des lauréats qui, cette année, sont au nombre de deux, je prie le Roi d’agréer l’hommage de notre reconnaissant et très respecteux attachement.

L’article 10 du règlement de notre Fondation stipule que lorsque des candidats sont présentés ex aequo au choix du Conseil d’Administration par le Jury international – composé toujours de personnalités particulièrement éminentes – le plus jeune devient, de l’accord du Conseil – titulaire du Prix Francqui.

Depuis 1933, de telles conditions se sont trouvées réalisées une fois, lorsque, en 1953, Melle Claire PREAUX, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles, triompha, au bénéfice de l’âge, de Mr. le Chanoine Etienne LAMOTTE, Professeur à l’Université Catholique de Louvain.

Nous vous trouvons aujourd’hui devant une situation analogue : en effet, au quatrième et dernier tour de scrutin, ont été présentés ex aequo au choix du Conseil Mr. Adolphe VAN TIGGELEN, né le 2 décembre 1914, et Mr. Jules DUCHESNE, né le 1er décembre 1911.

Dès lors, le Conseil a conféré le Prix Francqui au Professeur Adolphe VAN TIGGELEN, de l’Université de Louvain.

Se référant toutefois à un heureux précédent, le Conseil a également décidé d’honorer les mérites exceptionnels du Professeur Jules DUCHESNE, de l’Université de Liège, en faisant frapper à son nom une médaille d’or.

Je m’en voudrais de commenter l’oeuvre de ces deux éminentes personnalités, puisqu’aussi bien leurs titres sont mis en évidence dans les textes des diplômes dont, avec l’agrément du Roi, il va être donné lecture.

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Discours du Professeur Adolphe VAN TIGGELEN

Sire,

L’nsigne honneur de recevoir des mains de Votre Majesté le Prix Francqui 1961, constituera pour moi un souvenir inestimable et un précieux encouragement, pour lesquels j’exprime à Votre Majesté ma profonde et déférente gratitude.

Qu’il me soit permis de rendre également un hommage respectueux à la Famille Royale de Belgique qui, avec tant de clairvoyance, n’a jamais cessé de prodiguer Son soutien et Sa sollicitude aux Beaux-Arts, aux Lettres et à la Science.

Sire,
Excellence,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

En une circonstance comme celle-ci, je ne puis m’empêcher de rendre témoignage de ma reconnaissance à ceux qui m’ont aidé et guidé tout au long de ma carrière.

Un profond sentiment de piété filiale me commande d’évoquer tout d’abord l’affection de mes chers Parents et leur inlassable agnégation pour assurer à leurs quatre enfants une éducation imprégnée des meilleures traditions chrétiennes, familiales et patriotiques.

Le souvenir des problèmes matériels auxquels ils eurent à faire face, ravive mon sentiment de gratitude envers la Fondation Universitaire dont j’ai eu l’honneur d’être lauréat au cours de mes études.  Cette institution était, à l’époque, la seule à laquelle il pourvait être fait appel, par un emprunt d’honneur, pour supporter en partie les frais d’études supérieures.

Mon attachement indéfectible à l’Université de Louvain trouve ses racines dans le fait que j’y ai trouvé des Maîtres dont l’influence sur ma manière de penser est ineffaçable.  J’évoque ici principalement la mémoire des Professeurs Walter Mund et Pierre Bruylants, tous deux décédés en pleine force avant l’éméritat.  J’ai maintes fois pu juger au cours de mes séjours à l’étranger, de la haute valeur de leur enseignement.

Je remercie Son Excellence Monseigneur le Recteur de l’Université de Louvain de la confiance qu’il a bien voulu m’accorder en me nommant parmi les membres de son corps professoral : c’est grâce à sa direction éclairée que la grande communauté de notre chère et vénérable Alma Mater vit et travaille dans uen atmosphère sereine et propice à la recherche.

Tout aussi stimulants sont le soutien et la sympathie agissante qui ne m’ont pas été ménagés par mes collègues chimistes et physiciens.  Une communauté d’idéal, tant humain que professionnel, a fait de la tâche quotidienne une oeuvre comme bien exaltante.  Une de mes plus grandes satisfactions a été de voir combien ma joie était partagée par mes collègues les plus chers.

Le plus grand privilège d’une Professeur d’Université est de pouvoir se livrer à la recherche scientifique avec la collaboration généreuse de jeunes chercheurs et d’étudiants.  Si mes travaux ont été estimés dignes d’une si haute récompense c’est sans doute parce qu’il sont le fruit du labeur de la jeunesse de notre pays.  A tous mes anciens élèves et collaborateurs je dis ce mot très simple : merci… de tout coeur.

La recherche scientifique, faite dans de telles conditions et avec de tels collaborateurs, ne peut que donner des satisfactions à celui qui a choisi de s’y livrer.

Que le Jury du Prix Francqui, avec beaucoup d’indulgence, ait estimé pouvoir me reconnaître tant de mérites, me comble d’honneur et m’encourage à poursuivre la tâche avec ardeur.  Je suis très sincèrement heureux que le Conseil et le Jury de la Fondation Francqui aient décidé d’associer mon nom à celui du Professeur Duchesne dont j’ai pu, à de multiples occasions, entendre la renommée internationale; je lui exprime ici ma très cordiale admiration.

A la Fondation instituée par Emile Francqui j’adresse l’expression de ma profonde gratitude, non seulement pour la haute distinction et le prix qui m’ont été attriubés, mais aussi pour la sollicitude portée à la recherche scientifique dans notre pays et pour l’encouragement donné ainsi à ses chercheurs.

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