1995 – Rapport Jury Claude d’Aspremont Lynden
Remise solennelle du Prix Francqui
par Sa Majesté Le Roi Albert II
à la Fondation Universitaire le 21 Juin 1995
Notice biographique – Rapport du Jury – Discours
Notice biographique
Le Professeur Claude d’Aspremont Lynden est né à Paris en 1946.
Claude d’Aspremont Lynden est Professeur ordinaire au Département des Sciences économiques de l’Université Catholique de Louvain où il enseigne la théorie des choix collectifs et la micro-économie. Il est Directeur du Center for Operations Research and Econometrics (CORE). Il enseigne également l’épistémologie et l’économie aux Facultés Universitaires Saint-Louis à Bruxelles.
Après une licence en Philosophie et une licence et maîtrise en Sciences économiques à l’Université Catholique de Louvain (1969), il a obtenu un M.B.A. et un Doctorat en Théorie des Jeux à la Graduate School of Business de l’Université de Stanford en Californie (1973), comme boursier du C.I.M.
De retour à l’Université Catholique de Louvain, il a effectué ses travaux de recherche au CORE, dont il a été co-directeur de 1980 à 1983 et de 1998 à 1991, et son enseignement au Département des Sciences économiques, dont il a été président de 1991 à 1994. Il a aussi été invité à enseigner et à participer à des recherches dans plusieurs Universités Belges et étrangères (Namur, Paris, Strasbourg, Marseille, Stanford). Il a publié de nombreux articles dans des revues scientifiques internationales.
Il a été élu « Fellow of the Econometric Society » en 1984. En 1989, il est devenu membre du Comité scientifique placé auprès du Ministère de l’Education Nationale, puis du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en France.
L’ensemble de ses recherches ont été consacrées à l’application de la théorie des choix collectifs et de la théorie des jeux à l’économie dans trois domaines : l’économie publique, l’économie industrielle et les fondements microéconomiques de la macroéconomie.
En économie publique, il s’est intéressé aux critères généraux d’évaluation du bien-être collectif. Il a d’abord comparé formellement, à partir de principes simples (incluant l’initiative individuelle, l’efficacité collective et l’équité), les critères les plus débattus actuellement : la critère utilitariste tel que présenté par J. Harsanyi (philosophe, théoricien des jeux, Prix Nobel 1994) et le critère égalitaire de J. Rawls (le philosophe de Harvard). Utilisant la théorie des jeux, il a ensuite contribué à la mise en oeuvre de ces critères dans des contextes particuliers où la décentralisation des décisions, la dissémination des informations et, surtout le comportement stratégique des participants, mettent en cause l’obtention de l’efficacité collective. Très tôt, il s’est intéressé aux applications des le domaine des accords internationaux sur l’environnement. Ses travaux l’ont amené à défendre un Principe de Compensation Réciproque (à opposer au Principe Pollueur Payeur).
Tout en poursuivant des recherches dans ce domaine, il s’intéresse actuellement à d’autres applications comme la régulation ou la dérégulation, plus ou moins concurrentielle, de la production des services publics.
En économie industrielle, il a appliqué la théorie des jeux à l’analyse et à la politique de la concurrence. Il a mis en lumière l’importance des modèles incorporant deux niveaux de décision, le court terme et le long terme, permettant ainsi d’examiner la crédibilité des stratégies de long terme des entreprises. Son attention s’est portée en particulier sur les stratégies de différenciation des produits, sur la stabilité des cartels et sur les accords de coopération en Recherche-Développement (R&D) au sein d’une industrie. Il a montré de plusieurs façons, que certains modes de coopération partielle au sein d’une industrie pouvaient bénéficier non seulement aux entreprises, mais également aux consommateurs, illustrant ce faisant la complexité des cas auxquels se trouve confrontée la politique de la concurrence.
L’impact de tels phénomènes de « concurrence imparfaite », clair au niveau microéconomique, celui d’une industrie par exemple, l’est beaucoup moins pour l’économie globale, au niveau macroéconomique. Utilisant dans une analyse récente un modèle général de l’économie, qui intègre à la fois la multiplicité et l’interdépendance des marchés et des comportements, il a mis en évidence le fait que la concurrence imparfaite avait une incidence sur l’évolution de l’économie et, en particulier, sur l’évolution de l’emploi.
Il est éditeur associé des revues scientifiques Games and Economic Behavior, Journal of Mathematical Economics, Journal of Economics/Zeischrift für Nationalökonomie.
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Rapport du Jury (22 Avril 1995)
Considérant la contribution remarquable du Professeur Claude d’Aspremont à l’économie, à travers l’application de la théorie des jeux dans le domaine du choix social, des stimulants et de la concurrence imparfaite, continuant ainsi la tradition des économistes Belges spécialisés dans les sciences économiques progressives,
décide de proposer au Conseil d’Administration d’attribuer les Prix Francqui 1995 à Monsieur Claude d’Aspremont, Professeur à l’Université Catholique de Louvain.
Jury international dans lequel siégeaient :
Le Professeur Reimer Schmidt
Professeur à l’Université de Hamburg
Aachen – Allemagne
Président
et
Le Professeur Roger S.BAGNALL
Professor of Classics and History
Columbia University
Chairman, Department of Classics
New York – USA
Le Professeur E. BALDWIN
Professor of Economics
University of Wisconsin
Madison, Wisconsin – USA
Le Professeur Salvador BARBERA
Professeur à l’Université Autonome de Barcelone
Bellatera, Barcelone – Espagne
Le Professeur A. COHEN
Chichele Professor of Social and Political Theory
Fellow at All Soul
Oxford – UK
Le Professeur Östen DAHL
Professeur à l’Université de Stockholm
Suède
Le Professeur James L. GOLDEN
Emeritus Professor of Rhetoric
The Ohio State University
Colombus, Ohio – USA
Le Professeur Claude HAGEGE
Professeur au Collège de France
Paris – France
Le Professeur Elizabeth McGRATH
Curator, Photographic Collection
Warburg Institute
University of London
UK
Le Professeur Patrick MINFORD
Professor Applied Economics
University of Liverpool
UK
Le Professeur Wolgang RADT
Directeur de l’Institut Germanique d’Archéologie
Istanbul – Turquie
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Discours du Baron Jacques Groothaert,
Président de la Fondation Francqui
Sire,
Plus que jamais, la Fondation Francqui entend assumer pleinement sa vocation de soutien et d’encouragement à la recherche.
Elle estime, comme bien d’autres, qu’il s’agit là d’une exigence fondamentale dans un monde inquiet, tourmenté et fascinant, où l’accélération vertigineuse des connaissances et des expériences, générée par une technologie scientifique multiforme, ouvre des perspectives insoupçonnées.
Perspectives qui s’accompagnent de défis contraignants. En l’espace de quels décennies, un nombre croissant de pays ont accédé à la modernisation, à la maîtrise des productions et des échanges.
Le fulgurant essor des pays de l’Extrême-Orient asiatique trouve pour une part non négligeable, une explication dans l’importance qu’ils donnent à l’éducation et à la formation.
Cette évolution constitue-t-elle une menace pour les vieux pays industriels, soumis à la de ces « nouveaux dragons » à la redoutable efficacité ? Sans doute. Mais nous sommes bien conscients que rejet et protectionnisme ne peuvent apporter des réponses valables à cette « dérive des continents ». Dans la compétition mondiale, il s’agit pour nous, Européens, de demeurer à l’avant-garde de la créativité scientifique et technique, en valorisant au maximum notre réservoir de matière grise, ressource incomparable et gage de survie.
Encore faut-il que ne soit pas relâché un seul instant l’effort de mobilisation, d’encouragement et de disponibilité susceptible de permettre et d’améliorer cette constante valorisation.
Nos savants et nos chercheurs belges, dont la compétence est reconnue, s’attachent à leur mission dans des conditions souvent difficiles, avec des moyens dont nous avons par le passé, déjà déploré l’insuffisance et la dispersion.
En favorisant l’accueil dans nos universités et nos centres de recherche de savants et de professeurs étrangers, en encourageant, par la création des « Chaires Francqui » une collaboration et des échanges interuniversitaires, notre Fondation est consciente de remplir une tâche importante, en organisant et facilitant la maintien et le développement de contacts professionnels et humaines, par delà toutes les différences philosophiques ou linguistiques.
L’aspect sans doute le plus spectaculaire de l’action poursuivie depuis des décennies, est constitué par l’octroi annuel du Prix Francqui.
Cette année, il couronne une activité de recherche et d’étude dans le domaine des sciences humaines.
Le Jury international prestigieux auquel la Fondation Francqui a le privilège de pouvoir faire appel, a proposé au Conseil d’Administration d’attribuer le Prix Francqui 1995 au Professeur Claude d’Aspremont, titulaire à l’Université Catholique de Louvain, du cours de théorie du choix social, d’un cours d’économie politique, et co-titulaire du cours de microéconomie avancée. Il est également professeur à temps partiel aux Facultés Universitaires Saint-Louis.
Né le 8 avril 1946, le Professeur Claude d’Aspremont est titulaire de diplômes prestigieux attestant humanisme et polyvalence, puisqu’il est licencié en philosophie et lettres, licencié et maître en sciences économiques, Doctor of Philosophy et Master of Business Administration de la Stanford University. Il a multiplié l’organisation de conférences et de projets de recherches, animé des séminaires, publié un nombre impressionnant d’études et d’articles. En constatant, « avec grande satisfaction, le niveau très élevé des candidats présentés, ce qui met en lumière l’excellence de la recherche en sciences humaines dans les universités belges », le Jury a souligné « la contribution remarquable du Professeur Claude d’Aspremont à la science économique, à travers l’application de la théorie des jeux dans le domaine du choix social des incitations et de la concurrence imparfaite, continuant ainsi la grande traditions des économistes belges spécialisé dans l’avancement de la théorie économique ». Ce jugement est pour nous tous, motif de fierté.
En redisant au Roi notre reconnaissance respectueuse pour Sa présence, témoignage apprécié de son intérêt vigilant pour l’épanouissement de l’action universitaire et de la recherche scientifique dans notre pays, j’invite, au nom du Conseil d’Administration, le Roi à bien vouloir remettre au Professeur Claude d’Aspremont, le Prix Francqui 1995.
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Discours du Professeur Claude D’Aspremont
Sire,
La vie d’un chercheur est faite d’incertitude, incertitude quant à l’univers qu’il explore dans sa pensée, incertitude quant à la pertinence de ses choix face à la société qui l’entoure. La passion qui l’anime vers un terme souvent trop lointain pour être justement mesuré est soumise au doute et à l’hésitation. C’est pourquoi aujourd’hui, je me trouve encouragé par l’immense honneur et la joie que me fait Sa Majesté en me remettant le Prix Francqui en sciences humaines. Je voudrais Lui exprimer ma profonde reconnaissance pour le soutien essentiel qu’Elle accorde constamment à la recherche scientifique, et plus largement à une réflexion fondamentale, marquée de préoccupation éthique dans notre pays. Celui-ci doit trouver son avenir dans une Europe, et dans un monde, en pleine mutation. C’est toute la recherche universitaire qui se trouve ainsi encouragée, dans son idéal double d’innovation et de formation, appelé à jouer un rôle crucial en cette période de crise et de chômage.
Sire,
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs
Cet honneur qui m’est fait s’adresse surtout à l’équipe au sein de laquelle j’ai eu le privilège de travailler et aux personnes exceptionnelles qui la composent. Il me faut citer d’abord le centre de recherche auquel j’appartiens, le Center for Operations Research and Econometrics, le CORE, et son fondateur et guide, le Professeur Jacques Drèze, qui a été une source d’inspiration pour tant d’entre nous, en Europe et ailleurs. Je voudrais redire ici toute mon admiration pour sa façon exemplaire d’intégrer les développements théoriques les plus rigoureux à une analyse pertinente des phénomènes économiques les plus complexes. Le CORE m’a offert un milieu de recherche parfaitement adapté, préservant l’autonomie et la liberté d’esprit indispensable à tout chercheur, tout en suscitant des collaborations et des amitiés durables et fécondes.
Je veux aussi interpréter la décision de m’octroyer ce Prix prestigieux comme un hommage rendu aux disciplines qui sont miennes dans le domaine de l’économie, à savoir la Théorie des choix collectifs, dont on vient de célébrer le précurseur le plus fameux, le Marquis de Condorcet, pour le bicentenaire de sa mort – et la Théorie des jeux dont le livre fondateur, de von Neumann et Morgenstern, date d’il y a tout juste cinquante ans.
Outre le Professeur Drèze, je voudrais rendre hommage à mes maîtres, Monseigneur Van Camp, aux Facultés Universitaires Saint-Louis et le Professeur Jean Ladrière de l’Université de Louvain, qui ont dominé ma formation en Philosophie, et le Professeur Robert Wilson, de l’Université de Stanford, qui a été le Directeur de ma thèse doctorale en Théorie des jeux. Je voudrais aussi exprimer ici tout ce que je dois à l’Université Catholique de Louvain et en particulier au Département des Sciences économiques auquel j’appartiens.
J’ai évoqué le travail d’équipe et les collaborations fécondes et amicales qui ont été déterminantes dans mes recherches. Je voudrais associer à l’honneur qui m’est fait aujourd’hui mes coauteurs et, en particulier, les Professeurs Jean Gabszewicz et Alexis Jacquemin, de Louvain, Louis Gevers, des Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur, Louis-André Gérard-Varet, de l’Ecoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales en France et Rodolphe Dos Santos, de l’Université de Strasbourg. Je veux aussi, puisqu’ils sont présents, remercier mon épouse et mes enfants de leur aide affectueuse et de tout ce qu’ils m’ont appris dans l’art de la négociation et des jeux.
Le résultat le plus fameux de la Théorie des choix collectifs, le théorème d’impossibilité de Arrow (Professeur à Stanford), est le plus souvent associé au paradoxe du vote majoritaire de Condorcet et amène la Philisophie politique à penser aux difficultés inhérentes à tout système démocratique. Pour l’économiste qui accepte d’y réfléchir, ce résultat révèle davantage : les deux limites internes du système de l’économie de marché. Plus généralement, ces limites fondamentales – qui ont formé le champ de préoccupation de tous mes travaux – concernent tout système décentralisé d’organisation collective.
La première de ces limites est le caractère inévitable des considérations d’équité et de justice. Dans la Philosophie morale du XVIII siècle, le « siècle des lumières », qui a donné naissance à la science économique, la question de l’agrégation des préférences individuelles était déjà posée, bien que formulée plus poétiquement en termes du Bonheur de chacun et de l’Harmonie de tous. Pour y répondre, le principe utilitariste se voulait un principe éthique devant présider, selon les mots d’Edgewoth, à l’édification d’une mécanique sociale méritant de trouver un jour sa place à côté de la mécanique céleste. Dans cette mécanique sociale, le décentralisation et la concurrence étaient appelées à jouer un rôle central. Par la suite, les économistes sont effectivement parvenus à prouver l’efficacité collective de la concurrence pure et parfaite – un résultat fondamental qui inspire encore largement la politique de la concurrence – sans arriver toutefois à édifier cette mécanique sociale idéale et en laissant dans l’indétermination les implications redistributives. Le théorème de Arrow a montré que la concurrence ne peut pas mener beaucoup plus loin.
Ceci amène à la seconde limite interne de tout système décentralisé laissant une place à l’initiative individuelle. Cette limite est due au comportement stratégique des agents économiques et aux inefficiences qui en résultent. Dans l’analyse des modes de scrutin, elle se traduit par le phénomène du vote stratégique. En économie, ces comportements stratégiques s’observent en dehors du système des marchés dans les mécanismes mis en place pour assurer les services collectifs, comme la défense nationale ou le réseau routier, ou éviter certains effets externes, comme la pollution. Mais, même sur des marchés existants, ou créés, ces comportements peuvent s’observer si la concurrence est imparfaite. Des agents, produisant à grande échelle, utilisent leur pouvoir de marché ou d’autres, détenteurs d’informations privées ou susceptible d’actions non observables, rendent impossible l’établissement de contrats efficaces. Ainsi, sur un marché d’assurances, la couverture d’un risque ne pourra être totale lorsqu’il y a aléa moral, c’est-à-dire lorsque le niveau de précautions prises par l’assuré n’est pas observable et que la probabilité d’accident en dépend. Les mêmes phénomènes s’observent sur d’autres marchés, comme celui du crédit ou du travail. Les conséquences macro-économiques de ces dysfonctionnements peuvent être non négligeables. La théorie des jeux a eu un rôle majeur dans l’analyse de tels comportements. Elle a fait apparaître non seulement le caractère stratégique de la concurrence, mais aussi l’importance des mécanismes institutionnels de coordination et des accords de coopération pour obtenir, ou tout au moins se rapprocher, d’une solution efficace. Ainsi lorsque l’information est incomplète, l’introduction de taxes ou de subsides incitatifs, par une instance centralisée, peut permettre l’obtention d’une solution efficace dans des situations où des contrats mutuellement avantageux ne pourraient être obtenus par négociation spontanée à partir d’une répartition quelconque des droits.
Dans une Europe, et un pays, dans lesquels l’organisation des marchés et les institutions publiques sont en pleine transformation, ces analyses devraient permettre une meilleure compréhension des rôles respectifs à assumer par les différents niveaux de pouvoir au sein d’une structure décentralisée. Du point de vue économique, un vieux principe comme le principe de subsidiarité (il est attribué au théoricien du droit naturel Althusius, qui a vécu au XVII siècle) pourrait se réinterpréter comme l’équilibre à trouver entre une concurrence plus poussée entre les entités d’un même niveau supérieur, entre une allocation plus efficace des ressources par décentralisation accrue et une meilleure assurance mutuelle ou une plus grande justice distributive par globalisation, ces deux derniers aspects demeurant le plus souvent inséparables.
La recherche et l’innovation aussi doivent trouver leurs places dans cette construction nouvelle. L’incertitude qui les caractérise, tout autant que les doutes de ceux qui s’y consacrent, l’élimination des duplications coûteuses et le regroupement des moyens, impliquent la nécessité d’une coordination et d’une coopération accrues à tous les niveaux. Bien sûr, les règles à trouver ne doivent nuire ni à l’émulation, ni à une concurrence non destructrice de long terme, notamment au niveau industriel. Un équilibre est probablement à trouver par type de projet. Pour la recherche universitaire, ma modeste expérience personnelle m’a convaincu de l’apport irremplaçable des programmes de soutien aux réseaux interuniversitaires, qu’ils soient interrégionaux au niveau belge ou qu’ils soient internationaux au niveau européen.
Sire,
La réflexion théorique a ainsi dégagé des limites à assigner à la construction d’une structure institutionnelle décentralisée, garantissant une initiative individuelle suffisante : il s’agit d’éviter les comportements stratégiques destructeurs et de respecter des principes de justice et d’équité. La violation de ces limites peut être vécue douloureusement dans la pratique. Les problèmes à résoudre restent nombreux. Ils débordent du champ de mes recherches pour atteindre d’autres sciences humaines. Mon souhait est que le Prix Francqui qui m’est accordé aujourd’hui leur soit un signal.
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